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Dossier de la redaction

Rufisque : Le stade Ngalandou Diouf comme un champ de patates

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Photo : Seneweb.com

Le sport rufisquois, et plus particulièrement le football, est quasiment mort depuis maintenant cinq longues années. Le stade Ngalandou Diouf, principal terrain destiné à l’éclosion des talents, ressemble davantage à un champ qu’à une aire de jeu destinée à mettre en avant les génies sportifs de la ville. Annoncée encore et encore, la réhabilitation du stade tarde à se faire. Alors que la « nouvelle » équipe à la tête de l’institution municipale a inscrit la réouverture de l’enceinte sportive dans ses priorités, et que le ministre des Sports Matar Ba annonçait au début de l’année être prêt à l’accompagner dans ce sens, nous sommes allés à la rencontre des principaux acteurs afin de mieux comprendre les raisons d’une si longue fermeture et s’enquérir de l’état d’avancement des travaux de ce stade, l’une des priorités des populations de la ville de Rufisque.

La ville de Rufisque est connue pour avoir vu grandir et pour avoir formé des sportifs, notamment des footballeurs, qui ont marqué l’histoire du Sénégal. Il est donc peu compréhensible de voir la « porte sud » de l’agglomération de Dakar être victime de la vétusté de son stade. Ce dernier, inactif depuis plus d’une demi-décennie, a fini par étrangler l’ascension des sportifs de la localité, qui veulent batailler sur le plan national et porter haut les couleurs rufisquoises. Un souhait qui ne saurait tarder à être réalisé, selon le Secrétaire général de la ville de Rufisque, M. Sidy Mbaye, que nous avons rencontré dans les locaux de la Mairie.

Pourquoi le stade tarde à être livré

D’entrée, M. Mbaye a mis à notre disposition le procès-verbal (PV) de la dernière réunion qui s’est tenue à propos du stade avant de nous faire un bref résumé. « Nous avons constaté qu’il y avait quelques problèmes par rapport à la pose de la charpente qui tardait à se faire. Ainsi, nous avons tenu une réunion technique avec toutes les parties prenantes, dont bien entendu l’Agence pour le développement municipal (ADM) et l’Agetip. C’était notamment pour une reprise des travaux avec la mise en place d’un planning bien défini », éclaire-t-il. Le Secrétaire général de la ville, documents à la main en guise de preuves, ajoute que les raisons du retard accusé dans la réhabilitation du stade sont toutes simples : « Nous avons un contrat de ville (il brandit une feuille, NDLR). Ce dernier a été signé par la ville de Rufisque avec l’Agence de développement municipale. Il y avait, entre autres projets, la réhabilitation du stade Ngalandou Diouf. La convention a été signée le samedi 16 février 2008 et a été approuvée par le préfet du département de l’époque, M. Serigne Mbaye. Voici donc la date à laquelle le stade devait commencer à être réhabilité ». 

Le stade fermé depuis 2011

Mais, entre la signature et l’effectivité des travaux, il y a quelques années qui se sont déjà écoulées parce que c’est en 2011 que le stade a été fermé de manière effective. Tout cela était inscrit dans le cadre du Precol (Programme de renforcement et d’équipement des collectivités locales ». « Les travaux ont débuté en 2011. De cette date à aujourd’hui, cela fait 5 ans. La mairie a fait ce qu’elle devait faire, c’est-à-dire respecter ses cotisations au niveau de l’Adm. Cette dernière a également fait, à mon avis, ce qu’elle devait faire en décaissant les montants nécessaires pour les travaux. Mais, c’est l’Agetip qui est maitre d’œuvre délégué et qui a signé le contrat avec l’entreprise qui est chargé de gérer les travaux. Malgré les péripéties, tout se passait bien jusqu’à un certain moment où nous avons été dans l’obligation d’arrêter définitivement les travaux, surtout au niveau de la charpente qui n’a toujours pas été posée. Elle l’a été une première fois, mais le bureau de contrôle de l’époque avait constaté des anomalies et a demandé une suspension à ce niveau pour raison de sécurité afin de revoir cela. Entre temps, l’Agetip a eu à résilier le contrat qui le liait à l’entreprise qui était chargée de s’occuper de la pose de ladite charpente. Bien entendu, nous avons repris par la suite. Nous attendions que l’arrêté de résiliation, pris trois mois plus tard que le ministère, sorte. Quand il est sorti, l’Agetip a procédé à un appel d’offres et une nouvelle entreprise a été retenue pour la pose de la charpente », a-t-il renseigné. Et le Sg de la Ville de poursuivre : « mercredi 17 août 2016, l’Agetip, l’ADM, la mairie et les deux entreprises devant procéder à la réhabilitation se sont retrouvées au stade pour faire le point. Nous avons ainsi décidé que de nouvelles dispositions seront prises par le bureau de contrôle afin de permettre le redémarrage du reste des travaux. Ainsi, nous allons tous partir sur de nouvelles bases pour, dans un délai réduit, qu’on puisse procéder à la pose de la charpente et terminer les travaux », fait-il savoir.

Les promesses des autorités

En attendant, le stade Ngalandou Diouf ressemble à un champ de patates. La pelouse est dans un état désastreux. La piste d’athlétisme quasi inexistant. L’éclairage bancal. Une ribambelle de couacs ayant mené à l’arrêt des « navétanes » [championnat populaire : NDLR] depuis maintenant cinq longues années. Même s’il est vrai que beaucoup d’installations à l’intérieur du stade sont achevées, le chemin qui reste à faire est encore long, très long. Entre les brebis se pavanant tranquillement sur l’aire de jeu et la clôture vandalisée, en passant par les « mauvaises » herbes ayant poussé sur ce qui fut, autrefois, du gazon naturel, le travail qu’il reste à effectuer est en effet gigantesque. Mais, le moral de l’équipe chargé de la réfection est bon, même si quelques doutes surmontables subsistent, notamment au sujet de la date de livraison de l’enceinte sportive.

« Pour l’état de la pelouse, l’éclairage et la piste d’athlétisme, le ministère des Sports s’était engagé, devant notamment le Conseil départemental, à prendre en charge les travaux. Mais, nous avons quand même reçu une information de taille lors de notre dernière réunion. Information selon laquelle l’appel d’offres a été lancé concernant la pelouse et la piste d’athlétisme. Voilà, c’est l’excellente nouvelle que nous avons reçu venant de l’Agetip. Je crois que l’état reste sur ces dispositions-là parce qu’il veut accompagner la mairie, l’ADM et l’Agetip pour que ce stade soit livré très rapidement aux clubs et aux sportifs de manière générale » , note Sidy Mbaye. Concernant la date de livraison du stade, M. Mbaye soutient qu’ils ont eu à poser la question à l’entreprise qui n’a pas voulu donner une date exacte. « Elle nous a quand même assuré que lorsque les travaux vont démarrer, le stade sera livré entre 3 à 4 mois plus tard, si tout se passe bien. C’est ce que nous avons retenu lors de notre dernière rencontre avec les entreprises », a-t-il conclu.

« Je suis comme un réfugié palestinien » [Directeur du stade]

En attendant, Lamine Touré, le Directeur du stade, la soixantaine dépassée, reçoit au Centre départemental d’éducation populaire et sportive [Cdeps] de Rufisque où il a trouvé refuge. « Vous voyez, je suis comme un réfugié palestinien », raille-t-il.

Arrivé peu avant la fermeture définitive du stade, cet ancien professeur d’éducation physique au lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque avoue que la situation actuelle est très loin d’être évidente. « La situation n’était pas pareille lorsque j’ai été porté à la tête du stade. Les travaux ont débuté depuis feu Ndiawar Touré, ensuite il y a eu le président de la Cca à l’époque Badara Mamaya Sène qui a dit qu’il allait transformer le stade pour le mettre aux normes internationales afin qu’on puisse y jouer des compétitions internationales. C’est comme ça donc que les travaux avaient repris dans certains endroits parce qu’il y en a d’autres qui étaient déjà prêts. Malheureusement, il a fait un seul mandat puis il est parti », explique le directeur du stade. « On vient de temps en temps suivre l’avancée des travaux, lâche-t-il, même s’il se montre optimiste quant à l’ouverture imminente de l’enceinte sportive qui ferait revivre le sport, le football plus particulièrement, à Rufisque.

Rufisque bande les muscles

En tout cas, les populations de Rufisque s’impatientent. Regroupés autour du “collectif pour la réhabilitation du stade Ngalandou Diouf”, les rufisquois ne cessent de hausser le ton, menaçant de battre le macadam, tous les dimanches jusqu’à ce que le problème soit réglé. Avec à leur tête Macodé Fall, coordinateur du collectif, les manifestants sont allés jusqu’à déclarer le ministre des Sports, Matar Ba, personale non gratis à Rufisque. Un ras-le-bol compréhensible lorsqu’on se rend compte des innombrables problèmes rencontrés par les sportifs de la localité. Seul éclairci dans la grisaille, le Teungueth FC fait la fierté rufisquoise. Malgré toutes les difficultés, le club de football a remporté cette saison le titre de champion de Ligue 2 et tentera de s’inscrire lors du prochain exercice dans la lignée récente des clubs promus et champions de Ligue 1 l’année suivante. Annoncée pour les mois à venir, la livraison du stade constituerait une grande bouffée d’oxygène pour les populations et donnerait un nouveau souffle au Sport rufisquois.



10 Commentaires

  1. Auteur

    Rio

    En Septembre, 2016 (07:56 AM)
    Dem lène ligueyi mo gueune  :nono:  :nono:  :nono:  :nono:  :nono:  :nono: 
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  2. Auteur

    Anonyme

    En Septembre, 2016 (09:24 AM)
    Il faut reconnaître que les Rufisquois sont en partie responsables de cette situation.Ce sont les supporters de certaines équipes navétanes qui ont détruit ce stade.Combien de fois on a assisté à des actes de vandalisme de la part de supporters qui n acceptent pas la défaite de leurs équipes;Tant que ce stade sera mis à la disposition des navétanes,on assistera à la meme situation;Il y a trop de violence et d 'indiscipline dans le mouvement navétanes à Rufisque.Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.Si ce stade est remis à neuf ,je peux vous garantir qu 'il sersa vandalisé la meme année.Les Rufisquois doivent organiser un NDEUP local pour éloigner les démons de la violence.Cessez d 'accuser les autorités.Le véritable problème ce sont les Rufisquois qui doivent faire une introspection et conjurer les racines du mal qui sont d'abord endogènes.
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    Auteur

    Anonyme

    En Septembre, 2016 (09:42 AM)
    Saviez vous que Le sénégal a maintenant son propre réseau social

    SNCONECT.COM une plateforme qui permet de Trouver une personne en quelques secondes , une plateforme qui vous permez de réster en contact avec vos amis , parents , collégues du sénégal  :sunugaal: 
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    Auteur

    Anonyme

    En Septembre, 2016 (13:18 PM)
    Entreprise spécialisée dans la construction de terrain en gazon synthetique disposant d'un financement remboursable sur 10 ans cherche solution pour aider la jeunesse sportive sénégalaise
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    Auteur

    Anonyme

    En Septembre, 2016 (13:37 PM)
    Pauvres rufisquois, vos dignitaires n'ont pensé qu'à leurs poches oubliant la jeunesse de la ville lors du séjour de Macky. Ce régime s'en fout. Aucun changement ne sera réalisé.
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    Auteur

    Anonyme

    En Septembre, 2016 (15:15 PM)
    c est ca, l Etat , donc nous construisons et des salauds detruisent par frustration ? Eh bien laissez les encore 5 ans, afin que les autres apprennent a defendre leur bien communautaire.
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    Auteur

    Anonyme

    En Septembre, 2016 (17:56 PM)
    faut eleire le president de TFC maire de votre ville. Il a fait ses preuves et cest un homme daffaires sur le marche international. Le futur maire de rio doit etre babacar ndiaye. Amener TFC en L1 en 5 ans lolou cest du jamais vu. Les rufisquois doivent mesurer les actes et non les paroles
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    Auteur

    Anonyme

    En Septembre, 2016 (18:35 PM)
    lA TABASKI ARRIVE. tous les moutons seront la bas. lol.gni kou niou yep
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    Auteur

    En Septembre, 2016 (22:25 PM)
    Le nawétane à Rufisque n'a pas l'apanage de la violence .Celle-ci est omniprésente dans la quasi-totalité des stades du pays où se jouent des matchs de nawétanes.Demba Diop, Alassane Djigo, Amadou Barrry,Ely Manel Fall,Lamine Guèye,Aline Sitoé,etc.,tous des stades qui en un moment donné ont été détruits,avant d'être réhablités à deux ou trois reprises.Le stade Ngaladou Diouf n'a pas connu la même attention de la part de l'Etat sénégalais.Mieux ,l'Etat a même construit pour certaines villes un autre stade pour déléster le stade traditionnel de son utilisation abusive.La ville de Rufisque mérite autant en termes d'infrastructures sportives.La patience des sportifs rufisquois doit être bien récompensée par la construction rapide et soignée d'infrastructures dignes de ce nom.
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    Auteur

    Anonyme

    En Septembre, 2016 (01:17 AM)
    Mais NON soyons sérieux ça c'est tout sauf un stade à la limite c'est du gaspillage de l'argent du contribuable et ce n'est même pas respecter les gens de Rufisque , on est en 2016 c"est pas sérieux l'Etat du SENEGAL ne doit pas faire ça
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